La légende de DRAY NUR

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Et Damsan est mort exténué dans la forêt Cire noire où se trouve la limite du Ciel et de la Terre, sur la route de sa conquête du cœur de la Déesse Soleil.

H’Bia, la jeune fille qui avait toute son enfance à boire de l’eau du même point d’eau que Damsan, ne pouvait pas se marier avec celui-ci, parce qu’il avait choisi pour amante H’Bril, une autre fille d’un autre point d’eau, plus jolie qu’elle de trois phalanges de beauté.

Apprenant la nouvelle de la mort de Damsan, H’Bia se tortille de douleur. Puis une nuit pluvieuse, elle quitte son village, toute seule. Elle part à l’improviste. Personne ne sait l’endroit où elle est allée, a part le vieux chef du village, plus vieux que les épopées de Damdi, de Chilơkok, de M’dong.

Selon celui-ci, elle est venue à l’endroit où se couche le soleil et s’est imprégnée dans un ruisseau limpide en pleine forêt dense. Son corps chaste et pur qui parfumait d’antan tout le corps de Damsan, commence à passionner, à ensorceler, au cours de son histoire d’amour, le cours d’eau qui se soumet à sa volonté pour l’emmener à la poursuite des traces de pas de Damsan, à travers des forêts vierges des Hauts plateaux. Et cela fait naître la rivière Krong Ana qui signifie Rivière femelle mystique.

Une nuit à la lune d’une vive clarté, l’âme de Damsan apprenant cet amour fidèle, s’est incarnée dans un cours d’eau à l’Est pour aller chercher H’Bia. Et cela faire naître Krong Kno, la rivière mâle.

Après tant de jours et nuits de recherche, dépassant tants de tournants sinueux et dangereux, il l’a retrouvée enfin un jour. Tous les deux se précipitent bruyamment l’un sur l’autre à se réjouir ensemble, et donnent naissance à la rivière Ea Krong Sérépok , leur cher fils tumultueux. Comme tous les adultes, une fois échappé de la source natale, Ea Krong voulait faire sa route vers la mer. Mais dès qu’il fait ses premières envergures vers la mer, se soulève un vent venu des forêts denses lui apportant de beaux chants séduisants d’une jeune fille nommée H’Nur. Et Ea Krong décide de retourner vers ces chants jusqu’au moment où sa large poitrine touche le gouffre sauvage d’un précipice. Il veut s’arrêter et faire demi-tour vers la mer. Mais voilà recommencent les chants mystérieux de la jeune fille au fond du précipice.

Le vent se tait. Les nuages s’immobilisent. Les herbes s’arrêtent de murmurer pour que le jeune homme puisse mieux entendre les paroles chaleureuses de la chanson : « Oh Génie des montagnes ! Oh Génie du vent ! Dîtes aux ruisseaux, aux rivières de me ramener le fils du guerrier Damsan. Car depuis le moment où mes seins étaient encore tout petits comme des noix d’arec, mes cheveux comme des jeunes herbes, mes chants sonores comme ceux des rossignols, son image forte et courageuse est survenue déjà dans mes rêves. Dîtes-lui de venir avec moi-même s’il devrait remonter de la mer à contre-courant. La mer a déjà tant d’autres rivières, quant à mon cœur, il m’est unique !!! »

Et quand la lune d’une vive clarté se trouve au point culminant de la montagne, le jeune homme voit clairement le beau visage extrêmement joli de la jeune fille, il ne peut plus refréner son impatience. Il s’élance à sa rencontre.

Alors apparaît sa mère qui se lamente en pleurant : « Oh mon fils fort et courageux ! N’agis pas contre la coutume ! Si tu te précipites dans ce gouffre, tu ne pourras jamais revenir à la mer. N’imite pas ton père qui ne savait pas se contenter de tout ce qu’il avait eu, qui voulait traverser le champs mortel Cire noire pour aller conquérir le cœur de la Déesse Soleil. Comment a été sa fin douloureuse, tu en es au courant. »

Dès que sa mère s’est arrêtée de parler, Damsan son père éclate de rire, d’un rire plus retentissant que le son des meilleurs gongs, ébranlant toute la forêt vierge. Ea Krong lui demande :
– Mais pourquoi ris-tu ainsi, mon père ? Damsan lui réplique :
– Oh mon cher fils ! il n’y a aucun vrai amour qui ne se paie pas !Si tu n’oses pas vivre ta propre vie selon les raisons de ton cœur et de tes propres aspirations, tu as encore le temps, mon fils, retourne à cette mer morne !

Ayant écouté ces mots, Ea Krong se roule, s’élance et se précipite dans le gouffre : C’est la chute Dray Nur grandiose, tumultueuse, et brumeuse avec des arc-en-ciel à sept couleurs qui brillent…

La jeune fille H’Nur s’arrête de chanter. Elle est entièrement fascinée par la beauté virile et impressionnante de Ea Krong. Elle comprend que son homme qu’elle a tant d’années attendu, qu’elle a ardemment désiré, est là.

Rien à hésiter, pas une minute à perdre, elle fonce sur lui tout son corps frêle, vierge, et séduisant. Et tous les deux se réjouissent ensemble pour toujours dans le ruissellement éternel de la forêt dense des hauts plateaux.

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